Le four à reverbère, un patrimoine unique !
Le four à reverbère, un patrimoine unique !
vendredi 17 octobre 2014
Le four à réverbère situé à proximité du Club House date de l’Empire français.
Le comte Théophile de Chevron Villette a voulu développer ses activités métallurgiques en sus des martinets qu’il possedait en combe de Tamié, en installant toute une industrie moderne à Giez, en bénéficiant de l’eau et des forêts. Il obtint un brevet de l’Empereur en 1810. Et au retour de la savoie dans les «Etats de sa Majesté» ou le royaume de Piemont Sardaigne, il obtint pour 15 ans le monopole de commercialisation.
Il construisit aussi le bâtiment qui abritait les martinet (l’actuel Club House), alimenté en eau par un circuit étendu de canalisations captant l’au depuis Rovagny, la Chenalette et le Vanelet.
Puis il décida d’associer la technologie à cette entreprise et fit venir Louis Frerejean, d’unefamille de metalurgistes qui a à leur honneur d’avoir fait naviguer le premier bateau en métal ! Chacun apportait sa part à cette alliance : l’un un site et un monopole, l’auyre la technologie.
Mais tres vite les Frerejean profitèrent de cette situation pour «delocaliser» la production en d’autres sites leur appartenant en propre, dont les Forges de Cran qui resultent de ce choix. Vieille histoire toujours actuelle !
Le livre de son descendant «LES MAITRES DE FORGES : la saga d'une dynastie lyonnaise» relate cela sur un mode plus romanesque qu’historique...
Sur le plan technique le four à reverbère constitue une veritable avancée technologique pour l’époque.
Au XVIIIe, la pénurie de charbon de bois impose son remplacement par des combustibles minéraux. Or la production d'acier naturel, qui consiste à placer la gueuse de fonte au milieu du foyer, exposerait le métal aux cendres et aux fumées issues de la combustion du charbon. Il fallait donc disposer de fours où le métal ne touchât pas le combustible solide et fût exclusivement soumis à l'action d'une flamme.
C'est en poursuivant cette idée que l'anglais Cort imagine en 1784, le procédé d'affinage auquel on a donné le nom de puddlage du mot anglais to puddle qui signifie brasser. Le four à reverbère de Cort permet donc d'affranchir la filière sidérurgique du charbon de bois. Mais son avantage se limite au combustible : la combustion du carbone de la fonte, qui se fait par un courant d'air, est lente, ce qui entraîne une forte consommation de charbon ainsi qu'une oxydation importante du métalL 10. Consommant plus de deux tonnes de fonte blanche pour produire une tonne de fer, le procédé de Cort permet l'obtention de fer en quantité mais sans réduire significativement les coûts.
Four à puddler ou four à réverbère :
A : sole avec l'ouverture qui permet au puddleur d'y passer son ringard. Le crochet au-dessus permet l'ouverture de la trappe.
C : cheminée avec couvercle réglant le tirage pour réguler la chauffe.
D : Séparation entre le foyer et la sole pour éviter le contact entre fonte et combustible.
F : Foyer.
A Giez, le foyer correspond à la partie obstruée du four et la cheminée se situait environ 25m en arrière du four.
Ce four exigeait une énorme quantitée de bois. Les forêts alentours furent transformées en charbon de bois et en se promenant en forêts l’on retrouve encore de nombreux emplacements correspondant aux charbonnières.
Depuis, seul le four subsiste. Ses ouvertures ont été murées par securité et sa cheminée de 20m a disparu.
L’emplacement du parking du golf un peu en aval du four corresspondait au deversoir du mâchefer, autre témoin invisible de cette épopée.
Quant au grand bâtiment des martinets, il devint par la suite une usine de matelasserie qui occupait plus de 300 ouvriers, puis au debut du XXe une scierie avant d’être transformé en un corps de ferme à l’issue de la 1ere guère mondiale. Et c’est en 1990 qu’il fut restauré et réhabilité en Club House.
Ainsi donc au cours de ces deux derniers siècles aura connu une vie tres active, s’adaptant au fil du temps aux besoins ou aux possibilités...
Quant au four, depuis deux cents ans, il est régulièrement entretenu pour éviter son arborisation ce qui disloquerait son assemblage.
Profitant de sa visibilité depuis le golf, un projet de mise en valeur est à l’étude...